L’économie mondiale est en pleine pandémie. L’économie chinoise ré-ouvre ses ateliers mais attendra toujours ses clients étrangers.
Ray Dalio, gérant de Bridgewater Associates, le plus grand hedge fund au monde, prévoit une grande dépression qui durera des années, à l’image de celle de 1929.
Jérôme Powell, président de la FED, banque centrale des États Unis (du monde !), est plutôt optimiste pour une relance en V-Shape dès la fin de la pandémie (hopefully !).
Entre les deux, nombreux décideurs et économistes parlent de récession mondiale qui durera plusieurs mois (en parler tellement contribue à la créer aussi (It’s called self-fullfilling prophecy!).
Ce qui est sûr, dans tous les cas, est que les pays en voie de développement, dépendant des cours de matières premières, des transferts des résidents à l’étranger et des IDE, ne sont pas mieux loties que les pays notés par S&P Investment grade et plus (et encore !).
Naturellement, ces pays recourront, en fonction de leurs agrégats économiques, aux mesures décrites dans les manuels d’économie, i.e. révision des taux directeurs, planche à billets, extension des lignes de garanties aux banques, stimulus budgétaires.
En revanche, la gestion de ces mesures, nécessitant leadership, ciblage et flexibilité, compte autant ou plus que les mesures elles même… “Everyone’s got a strategy until they got punched in the face. “ Mike Tyson
Et pour apprendre à gérer ces crises, en temps d’incertitude et de manque de visibilité, il n’y a pas mieux que de revenir à l’histoire… “In the business world, the rearview mirror is always clearer than the windshield“. Warren Buffet
Aux États unis, la crise de 2008 nous apprend que des centaines de milliards de dollars ont été dépensés pour alléger les échéances immobilières des foyers américains, alors qu’ils auraient dû être investis pour leurs créer du travail. On retiendra aussi de cette crise que l’impact des réductions fiscales tend à être rapide mais faible, celui des investissements en infrastructures fort mais lent, celui des aides directes aux plus vulnérables à la fois rapide et fort.
D’autres pays ont procédé à l’ancienne, à la nationalisation totale ou partielle de leurs entreprises. Ces dernières sont devenues depuis des cadavres entérinés ou à la morgue. Ces pays, à ce jour, non seulement ont perdu l’argent de leurs “Taxpayers“, mais ils ont perdu aussi la confiance des investisseurs étrangers comme locaux.
Des pays n’ont pas assuré la liquidité suffisante à leurs économies. Ils craignaient que tous les partenaires privés viennent chercher l’argent facile (It’s called Moral Hazard !) et s’attardaient à distinguer les entreprises et citoyens en difficultés des autres. Ils ont oublié que le bénéfice d’éviter de couler vers une dépression dépasse de loin le coût de sauver les entreprises et les personnes qui en ont pas besoin d’aide. Ces pays, à ce jour, non seulement ont vu leurs banques perdre leurs capitaux propres, leurs entreprises passant d’un simple manque de liquidité à l’insolvabilité, mais ils ont perdu aussi la confiance de leurs partenaires privés…
D’autres pays, dépendant de leurs partenaires étrangers, ont répondu aux sirènes du protectionnisme, ont fermé leurs économies pour soutenir la production locale. Leurs partenaires ont fait pareil, la demande a chuté et leurs paniers de devises avec.
Des pays, ayant oubliés que l’économie ne se résume pas à un cycle, ont maintenu leurs mesures accommodantes malgré les signes de relance. Ces pays, non seulement ont perdu le contrôle de leurs déficits, leur endettement et leur coût de financement, mais ils n’arrivent plus à financer leur train de vie, encore moins leur investissement public… « Low rates didn’t matter much when few people want to borrow and few banks want to lend. »
D’autres pays, ont levé très tôt le pied sur les mesures de soutien de leurs économies, augmenté les taxes, réduit les budgets d’investissement, voulant récupérer le plutôt possible les recettes perdues, choisissant l’austérité. Ils n’ont pas lu « The Paradox of thrift » de Keynes. Ces pays ont retrouvé, depuis et à ce jour, la grande dépression de 1929.
Aujourd’hui, rappelons-nous surtout que: « When you are in a hole, the first thing you’re expected to do is stop digging. »
Fahd EL MJABBER
Expert Comptable CAC
Tax & Legal Partner