Pour vaincre la Covid-19, il ne faut absolument pas rester passif. C’est la grande leçon à retenir de l’expérience chinoise et avant elle de la sud-coréenne. Le confinement est plus efficace si le dépistage devient prioritaire.

Toutefois, la pénurie et la lenteur des tests (2h30 à 5h) et la difficulté de mettre en place des laboratoires mobiles rend l’affaire presque impossible mais pas totalement impossible.

La solution asiatique a été, en plus d’inventer des tests rapides (10 à 15 min) et de généraliser le dépistage, d’opter pour le ciblage des cas suspects, de les géo-localiser et de s’activer pour les prendre en charge chez eux. Il n’est plus question d’attendre la manifestation des patients dans des états avancés pour les admettre en soins intensifs ou en réanimation. Tant que l’action est en amont, tant que les chances de remporter le défi s’agrandissent.

Pour le cas marocain, le portail officiel du ministère de la santé nous informe qu’au 26 Mars 2020 ils ont été 1206 tests élaborés depuis le lancement de la campagne de lutte contre ce fléau. Ainsi, 931 cas ont été dépistés négatifs et parmi les positifs ils sont 8 guérisons et 10 décès. Vu les statistiques internationales, nous ne disposons que d’une petite plage temporaire qu’il faut exploiter à bon escient pour éviter le pire.

La méthode préconisée pour les prochaines étapes, est que les autorités s’adossent d’urgence de la compétence de nos ingénieurs en plus de celle des médecins pour:

Premièrement, user de la géolocalisation sur smartphones pour s’assurer du respect du confinement et agir à l’issue des résultats. En effet, mettre le traçage mobile au service d’un Système d’Information Géographique (SIG) est tellement sollicité en cette phase, d’ailleurs la commission européenne de la protection des données (CEPD) vient d’autoriser les opérateurs Télécoms pour partager leurs données avec les autorités compétentes dans chacun des états de l’UE.

L’atteinte à la vie privée n’est plus remise en question dans cette affaire à cause de l’état d’urgence sanitaire. En plus, la technique de bornage téléphonique qu’est bien connue chez les ingénieurs Télécom n’utilise que la localisation via les antennes d’un réseau. De même, les outputs s’exploitent mieux pour les masses que les individus et ce en respect de l’anonymat.

Les italiens auraient mieux souhaités être avisés de la propagation de la Covid-19 dans des foyers précis pour les confiner avant qu’ils contaminent le reste du pays. A titre d’exemple, le village Vo’Euganeo qui a enregistré le premier cas de la COVIS-19 en Italie, a été totalement guéri suite au dépistage de tous ses 3300 habitants.

Suite à l’interdiction de la circulation entre les pays puis entre les villes, les autorités seront davantage convoitées d’agir par zones ou secteurs. Les télécoms et les SIG ne peuvent être que les piliers porteurs de cette étape surtout en matière de rationalisation de l’action et d’allocatio.

Deuxièmement, permettre à une large population, qui vie confinée chez elle et dans le doute, de s’autotester en ligne et de se géo-localiser en cas de besoin. Dépêcher des équipes d’informaticiens et de médecins pour développer une telle plateforme, s’avère incontournable pour mieux gérer le futur proche et contrecarrer la panique.

En France, et en collaboration avec les autorités gouvernementales, le Laboratoire Pasteur a déjà développé un algorithme de 23 questions et les a mis en ligne via un site web d’orientation très ergonomique. C’est un outil proactif de ciblage qui a allégé la pression d’une part sur les lignes téléphoniques des SAMU et de l’autre part les files d’attente dans les centres hospitaliers.

Voici deux mesures technologiques réalisables dans l’immédiat et qui peuvent sauver des vies. D’autres peuvent aussi voir le jour ou même s’importer. Le plus important est de garder la pure conviction que nous sommes assez compétent pour relever ce défi. Il suffit que nos ingénieurs se surpassent en innovation et se manifestent à temps.