L’ingénieur.e 5.0 : Entrepreneur à fortes responsabilités sociétales
Extrait d’un ouvrage initié par les professeurs M’HAMED DRISSI et ABDELLATIF MIRAOUI qui s’intitule » UNE SOCIETÉ EN MÉTAMORPHOSE, De quel.le.s ingénieur.e.s à t’on besoin?« . Publié initialement en Février 2022 par les services de communication de l’INSA Rennes.
Pour ces deux professeurs de l’enseignement supérieur, l’ingénieur.e 5.0 est une réflexion développée à propos de l’ingénieur de demain. En connaisseurs et praticiens de longues dates, ils lui ont attribué les caractéristiques suivantes:
Formé(e) à la recherche, à l’innovation et à l’entrepreneuriat
Il contribue au développement des grands groupes, des PME et alimente l’écosystème local de l’innovation.
Sa vision est globalement sur 360
Au-delà des solutions techniques, il maîtrise les enjeux et les problématiques grâce à une formation hybride intégrant Sciences fondamentales et sciences Humaines et Sociales.
Formé (e) au « développement durable »
Il est engagé sur le terrain écologique et social. C’est un collaborateur clé pour faire avancer les entreprises sur les enjeux de carbone, de biodiversité et d’inclusion des diversités.
Il (elle) maîtrise les fondamentaux
Notamment un très haut niveau en mathématiques. Il (elle) est appelé(e) à opérer des choix déterminants dans les nouveaux processus de conception et de simulation.
Issu(e) d’une communauté apprenante plus que d’une école
Il (elle) est aguerri(e) aux méthodes agiles et créatives, stimule la coopération et l’ouverture au sein d’équipes internationales et multiculturelles ! et est prêt(e) pour se former en autonomie tout au long de la vie.
Ses power skills lui permettent de manager avec discernement toutes les situations.
C’est une personne influenceuse visible et audible dans l’espace public et les médias. Il (elle) éclaire la société avec ses connaissances scientifiques et objective les débats.
Il (elle) a intégré le numérique dans sa manière de penser et de travailler au quotidien.
Cela lui permet aussi de dialoguer avec les professionnels de l’Industrie 4.0 et de développer de nouvelles briques technologiques et organisationnelles.
Pour atteindre cet objectif, les établissements de formation d’ingénieur.e.s sont appelés à renforcer les sept suivants aspects :
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Hybrider les sciences et technologies avec les sciences humaines et sociales;
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Maîtriser les sciences fondamentales
Les formations post-bac préparant à la formation d’ingénieur.e ne devraient rien lâcher sur la maitrise des sciences et l’acquisition des
méthodes fondamentales. Cette maîtrise est, en effet, essentielle pour le développement technologique et socio-économique de notre société.
D’une part, parce que les problèmes rencontrés dans de nombreux secteurs, que ce soit l’énergie, l’ingénierie, l’économie, l’écologie, la santé,
etc. sont décrits par des modèles mathématiques et physiques ; d’autre part, parce que la réalisation de prototypes coûteux dans l’industrie a été remplacée par des simulations menées sur des ordinateurs et grands calculateurs à l’aide d’équations mathématiques et d’algorithmes.
Il est observé, de fait, que la maîtrise des sciences fondamentales est essentielle pour innover, tant au niveau des processus que des produits
voire des services. Cette maitrise facilite l’entretien et l’évolution des compétences techniques dans le cadre de la formation tout le long de la vie. C’est pourquoi elles doivent faire partie des fondamentaux en école d’ingénieur.es, comme elles le sont aujourd’hui en Chine, en Inde
ou en Corée.
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S’approprier la méthode et la démarche scientifique
En école d’ingénieur.es, on a tendance à segmenter la formation, la recherche et l’innovation que nous devrions au contraire hybrider pour
créer de la valeur dans un monde où particulièrement la connaissance, le savoir-faire et l’audace sont les principales clés de la compétitivité !
On notera que malgré sa reconnaissance au niveau scientifique et technique, le Doctorat n’est pas considéré à sa juste valeur ni par les étudiants, ni par les entreprises, contrairement à ce que l’on peut observer avec le PhD aux Etats-Unis, au Japon, en Corée ou en
Allemagne. L’image de la recherche colle à la culture des laboratoires. Le doctorat n’est pas un rempart au chômage mais une véritable
expérience à la fois scientifique et entrepreneuriale.
À l’opposé, l’ingénieur.e diplômé apparaît souvent comme un technicien au moins en début de carrière. Faire de la recherche et s’investir dans le développement de l’entreprise ne sont pourtant pas des postures incompatibles, bien au contraire ! Des passages par l’industrie, la
recherche, la formation permettent d’avoir une vision complète de la chaine vertueuse de l’innovation.
Le double parcours « ingénieur-docteur » constitue une formation d’excellence à et par la recherche et une expérience professionnelle à forte innovation scientifique. Cette opportunité serait davantage saisie par les élèves-ingénieur.e.s dès lors qu’ils se sont ouverts à la culture de la recherche scientifique très tôt dans leur formation.
Cette sensibilisation devrait s’opérer en amont en amenant les élèves du secondaire dans les laboratoires de recherche du supérieur.
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Inclure les enjeux environnementaux dans chaque discipline et chaque projet
À l’image de la société qui donne un coup d’accélérateur à la transition écologique, les écoles d’ingénieur.e.s engagent leur propre mutation. Face à l’urgence, les questions écologiques doivent être systématiquement introduites dans chaque discipline, chaque cours, chaque projet. L’écologie doit infuser à tous les niveaux, recherche académique, projets scientifiques, technologiques, entrepreneuriaux ou relevant de la vie étudiante et associative… jusqu’au campus écoresponsable et aux standards internationaux.
En 2020, 78% des écoles d’ingénieur.e.s françaises avaient mis en place une démarche d’auto-évaluation DDRS, via le label DD&RS ou le Plan Vert. Les étudiants doivent également être informés sur l’impact que l’écologie aura sur leur futur métier ou fonction et aux applications de la RSE. Cela nécessite des moyens humains et financiers ainsi qu’un effort de coordination, donc l’inscription des enjeux de transition écologique dans la stratégie. Fruit d’un travail participatif, sous forme d’ateliers autour de la fresque du climat et/ ou des projets de développement durable, les stratégies des établissements intègrent ces enjeux au plus haut niveau. C’était le cas en 2020 pour 57% des écoles avec des degrés d’engagement plus ou moins ambitieux. 21% des écoles indiquaient un objectif de former 100% de leurs étudiants au développement durable.
On peut signaler l’initiative du Groupe INSA qui s’associe au think tank The Shift Project pour intégrer dans ses enseignements la problématique climat-énergie. Le travail de ce projet ClimatSup entamé depuis la rentrée 2020 progresse sur les transformations du schéma de formation et voit sa mise en oeuvre progressive depuis septembre 2021. Les points d’étape et les délivrables peuvent-être consultés sur le web.
Le Rapport sur le développement durable 2021 suit les performances des 193 États membres de l’ONU sur les 17 objectifs de développement durable. Une course au classement des établissements d’enseignement supérieur est déjà lancée.
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S’émanciper dans un environnement qui favorise l’empowerment
Un professeur qui transfère ses connaissances à des apprenants, un manuel et un tableau noir. Pendant des siècles, on a enseigné de la même façon. Malgré les efforts pour moderniser la pédagogie, le cerveau de l’étudiant reste encore trop considéré comme un réceptacle de savoir à emmagasiner et l’étude comme un travail individuel.
La relation enseignant/apprenant s’inscrit dans un cadre normatif et hiérarchisé. Or, la société a évolué. L’informatique nous libère de l’impératif de connaître un sujet de manière exhaustive et nous offre la possibilité de nous focaliser sur le savoir-faire. La société attend des individus qu’ils construisent leur propre identité et soient acteurs de leur vie.
L’empowerment est une réponse à ce nouvel enjeu dans un environnement technologique qui modifie notre relation au savoir. Il met l’accent sur l’engagement personnel, l’autodétermination, la responsabilisation et le libre choix. L’atteindre nécessite, au moins en partie, une pédagogie adaptée qui privilégie l’expérimentation et s’adresse à toutes les parties du cerveau !
C’est en comblant cette différenciation entre la pédagogie pratiquée à l’école et les modalités d’apprentissage en cours dans la vie réelle que
nous établirons un continuum. Nous ne dirons plus que nous retournons sur les bancs de l’école, nous apprendrons tout au long de la vie pour s’adapter notamment aux évolutions des exigences des différents métiers de notre carrière !
Si nous considérons l’étudiant comme un apprenant-chercheur et que nous le rendons acteur responsable de sa formation, que nous
transformons une quotité des heures en présentiel à l’école en temps consacrés à l’expérimentation et à la coopération autour
de projets transdisciplinaires, nous aurons réussi à faire de nos étudiants, dotés des compétences d’autonomie nécessaires, des
apprenants pour la vie.
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Identifier et développer son potentiel humain
La notion de capital humain, axée sur les compétences, les expériences et le savoir, définie par Gary Becker en 1964, n’a plus court dans le monde professionnel d’aujourd’hui ; d’autant qu’elle a souvent été réduite, par les entreprises, au capital humain générique, c’est-à-dire à la seule prise en compte de connaissances transférables entre salariés.
On sait désormais que l’humain, considéré dans sa singularité et placé au centre, est le meilleur point de départ pour encourager la motivation et l’engagement d’individus réflexifs et en quête de sens. Dès lors que l’on prend en compte cet individu, que l’on considère singulier et non plus interchangeable, il devient coresponsable de son épanouissement et de ses performances en entreprise.
Il y a donc nécessité, pour lui, de bien se connaître, d’identifier ses potentiels et de mettre en oeuvre les moyens pour les développer.
Ce travail personnel a en principe déjà contribué à l’orientation post-bac. Tout futur ingénieur.e, doit s’engager à poursuivre cette démarche de connaissance de lui-même et de développement personnel. Bien se connaître lui permettra également d’aligner ses choix sur son identité et ses valeurs.
Développer ses power skills et son leadership
Comment expliquer que des individus au QI élevé échouent là où d’autres, avec un QI bien plus modeste, réussissent brillamment ? La différence est bien souvent liée à une autre forme d’intelligence que celle des capacités logiques et intellectuelles, l’intelligence émotionnelle. C’est-à-dire la capacité à analyser et contrôler ses sentiments et ses émotions mais aussi ceux des autres.
Cette forme d’intelligence et la place des sentiments dans la vie mentale, ont longtemps été sous-estimées par la recherche scientifique.
Mais les nouvelles techniques de l’imagerie cérébrale permettent aujourd’hui d’observer ce qu’il se passe dans le cerveau lorsque l’on rêve, que l’on pense, que l’on ressent une émotion, etc. Les progrès accomplis récemment dans ce domaine questionnent les méthodes d’apprentissage. Ils devraient éclairer nos pratiques pédagogiques. On sait désormais que l’intelligence émotionnelle peut se développer, au-delà du patrimoine génétique de chacun et qu’elle est extrêmement malléable. Des exercices répétés permettent d’acquérir de nouveaux réflexes.
Les entreprises accordent une place, de plus en plus, importante à la manière de penser et d’être et plus largement à toutes les power skills au moment du recrutement. Il est aussi largement reconnu que se sont ces mêmes power skills – compétences relationnelles, esprit d’entreprendre et d’innover, adaptation au changement, résilience, empathie, etc. – favorisent la réussite managériale et l’accès aux postes à responsabilités.
Dans des univers qui se complexifient et se numérisent, tandis que nos relations deviennent flexibles plutôt que durables, les power skills apparaissent aujourd’hui comme un défi pédagogique mais demeurent pourtant le parent pauvre des formations en écoles d’ingénieur.e.s.
Leur dénomination même, sous le qualificatif de « soft » (douces), les relèguent parfois au rang de compétences qu’il serait facile d’acquérir et bon d’avoir. En réalité, ce sont les compétences qui vous donnent un véritable « pouvoir » au travail. C’est pourquoi nous préférons le terme retenu par les anglo-saxons de power skills. Plusieurs études montrent, en effet, que de solides compétences non techniques augmentent la productivité et constituent près de 90 % des attributs qui distinguent les leaders les plus performants.
N’étant pas des réflexes naturels pour tous, leur développement doit démarrer très tôt et nécessite un engagement sur le long terme.
Comment enseigner les power skills ?
L’erreur communément commise est d’enseigner les power skills en marge des enseignements scientifiques et technologiques, dans le cadre de cours théoriques et pratiques. Les apprentissages complexes nécessitent d’agir en situation, en mobilisant ses connaissances et ses expériences antérieures.
Les power skills se développent dans l’action et en interaction avec les autres. Elles se travaillent à l’école à travers les actions menées dans le cadre de la vie étudiante et associative, en se confrontant à l’altérité sur un campus multiculturel, par la pratique des sports, l’ouverture à la culture, les projets entrepreneuriaux, les projets scientifiques et technologiques, les projets communs avec des étudiants issus d’autres formations (écoles de management, d’architecture, d’art, etc.).
Ce sont autant d’occasions d’expérimenter sa capacité à travailler en groupe, à exprimer sa créativité, à faire face à l’incertitude, etc.
Cette expérience doit cependant être analysée et mise en perspective pour être productive. Elle nécessite de la réflexivité, une méta compétence essentielle pour développer toutes les autres ! C’est tout l’intérêt d’utiliser l’évaluation par les pairs, de monter des communautés de pratiques, de faire appel à des formateurs ou à des coachs. Ils encadrent les étudiants et les conduisent à analyser eux-mêmes les effets de leurs actions et de leurs comportements. C’est en observant ces résultats que les jeunes ajustent leurs façons de faire ou développent de nouvelles routines.
Un portefeuille de compétences permet aux étudiants d’identifier leurs power skills, de se situer, de suivre leur progression. Un effort important doit être fait aujourd’hui par les écoles d’ingénieur.e.s pour développer efficacement ces compétences et ces outils de pilotage.
Penser et agir comme un entrepreneur
Alors que les ingénieur.e.s sont formés pour innover, peu d’entre eux entreprennent. Les écoles d’ingénieur.e.s commencent à développer l’entrepreneuriat mais cela reste timide en comparaison de ce qui se passe dans les écoles de commerce et de management. Les modules dédiés à l‘entrepreneuriat se placent, bien souvent, en fin de cursus, au niveau master. Or, entreprendre est un état d’esprit qui se travaille sur la durée.
Les compétences des entrepreneurs sont aussi très recherchées par les entreprises, que ce soit au niveau des grands groupes qui développent l’innovation participative ou dans le secteur de l’IT et du numérique, en perpétuelle transformation. Le marché a besoin d’intrapreneurs agiles, audacieux, créatifs, dotés d’une vision stratégique et prospective, ayant le goût du risque.
Un état d’esprit à construire
Dans le contexte d’une école d’ingénieur.es 5.0 qui donne la part belle à l’expérimentation, l’entrepreneuriat prend toute sa place et très tôt dans le cursus. Il se vit tout au long du parcours de formation. L’entrepreneuriat n’a pas seulement pour but de former des entrepreneurs mais plus largement des professionnels qui vont acquérir une vision systémique, développer leurs capacités à communiquer, leur intelligence émotionnelle ; qui vont apprendre à s’organiser. L’entrepreneuriat développe la créativité, la persévérance et le dépassement de soi ; il inocule la capacité à s’adapter, prendre confiance en soi et à rebondir, à transformer la compétition en coopération et co-création.
Un écosystème liant recherche et entrepreneuriat
L’école d’ingénieur.e.s 5.0 est un lieu idéal pour créer un écosystème dynamique dans lequel se mêlent la recherche scientifique et l’entrepreneuriat. Un lieu pour générer de nouvelles idées répondant aux enjeux écologiques et sociaux, et pour fournir un espace collaboratif à des partenaires industriels.
La recherche finalisée peut être une source d’inspiration pour les jeunes diplômés, les conduire à identifier des opportunités et envisager une carrière d’entrepreneur. Les jeunes doivent prendre conscience que la recherche permet de développer des compétences et des savoir-faire transférables dans l’entreprise, ou dans la création d’une start-up.
La revalorisation du Doctorat au-delà de la recherche et l’enseignement supérieur est un des leviers d’amélioration des taux de poursuite en doctorat des ingénieur.e.s. Allier recherche et entrepreneuriat permet ainsi de développer une vision prospective et ouvre largement la porte aux innovations dans les entreprises, principales clés de la compétitivité.
Mille façons d‘entreprendre
Tout projet quel qu’il soit, à visée économique, culturelle, sociale, humanitaire… est une occasion d’entreprendre. Créer ou contribuer au développement d’une Junior Entreprise, organiser une exposition ou un concert, mobiliser des fonds pour une ONG… Toutes ces actions ont une dimension entrepreneuriale. Elles permettent d’apprendre à s’exprimer, s’organiser, tenir un budget, vendre et argumenter… Bref, travailler ses power skills. Elles sont l’occasion de développer son audace et sa confiance en soi. Dans l’école d’ingénieur.es 5.0, ces actions menées dans le cadre de la vie étudiante et associative, font l’objet de crédits ECTS. La vie étudiante fait partie du processus d’apprentissage. Ces activités sont encouragées et reconnues au même titre que tous les autres enseignements.
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Entrer pleinement dans une ère numérique et maîtriser ses nouvelles problématiques
Les acteurs de l’enseignement supérieur ont été en première position sur le front de la crise sanitaire avec des cours donnés, pour la première fois, à 100% à distance. Cette expérience a donné un coup d’accélérateur à la transformation numérique dans les universités et les établissements d’enseignement supérieur.
Les usages du numérique en cours ou envisagés sont multiples :
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- évaluer les performances des établissements et éclairer les choix stratégiques, rationaliser les processus ;
- faciliter et personnaliser les apprentissages ;
- donner plus largement accès aux ressources stockées à grande échelle ;
- mettre à disposition des étudiant.es des outils et des applications mobiles et mieux les informer ;
- améliorer les services aux étudiant.es, aux alumni et aux entreprises.
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Adopter la culture d’inclusion, d’innovation et de la coopération.
On voit émerger, ces dernières années, de nouveaux lieux d’apprentissage résultant du renouvellement des méthodes pédagogiques, dans lesquels aucune des composantes n’est laissée au hasard, physiques, matérielles, technologiques, humaines. Le mot d’ordre est l’ouverture et l’inclusion des diversités : on décloisonne les espaces et les esprits, on fait tomber les barrières culturelles, on cherche à encourager les interactions et à éveiller la curiosité. Mais nous n’en sommes qu’aux prémisses !
Ces nouveaux espaces sont qualifiés de tiers-lieux, une notion qui apparaît pour la première fois en 1989 dans l’ouvrage de Ray Oldenburg « The Great, Good Place ». Le sociologue américain l’utilise pour décrire des lieux hybrides en ville : « Des lieux qui ne relèvent ni du domicile, ni du travail. Des lieux hybrides qui se situent entre l’espace public et l’espace privé, contribuant ainsi au développement économique et à l’activation des ressources locales ».
Les lieux d’études vont s’hybrider pour devenir des tiers-lieux, nourrir et renforcer le projet d’établissement, influer de manière positive sur les comportements de leurs résidents. C’est-à-dire insuffler un état d’esprit aux nouveaux ingénieur.e.s reposant sur une communauté porteuse d’une forte culture du jouer collectif.
Dans la continuité de l’entreprise qui s’hybride sous l’impulsion de l’essor du travail à distance mais aussi de l’attention portée au bien-être des salariés et à la communication interne, le campus se transforme. Imaginé par des chercheurs et des professionnels de l’éducation, du design, des technologies et de l‘ergonomie travaillant de concert, il incarne la diversité, la rencontre, le confort, le plaisir d’apprendre, mais aussi la durabilité, facilités par toutes les opportunités qu’offrent le numérique bien utilisé.